CONFIDENCES DâUNE FEMME DĂSESPĂRĂE JâAI FAIT LâAMOÎR AVEC MON FRĂRE. ET JE SUIS ENCEINTE DE LUI MAINTENANT » Jâaurais pu Ă©viter ce qui mâest arrivĂ©e, mais il se trouve que ça Ă©tĂ© plus fort que moi. Je ne demande pas quâon me juge, moi-mĂȘme je sais que lâacte que jâai posĂ© est immoral. ous habitons dans un quartier chic dâAbidjan. Depuis juin de cette annĂ©e, jâai commencĂ© Ă convoiter mon propre frĂšre. Au dĂ©but je lui cachais mes sentiments, mais arrivĂ©e un moment je ne pouvais plus le garder pour moi seule. Et jâĂ©tais obligĂ© de lui avouer cet amour que je ressentais pour lui. Sa premiĂšre rĂ©action a Ă©tĂ© de me traiter de folle et mâa administrĂ©e une belle gifle fraternelle. En me disant que cela Ă©tait impossbile et immoral. Il sâagit de JerĂŽme mon frĂšre. Mais plus les jours sâĂ©coulent et jâen devenais de plus en plus amoureuse. Le diable avait vraiment possĂ©der mon corps et esprit. TARD DANS LA NUIT⊠Il mâ a fait une surprise des plus horribles. Un jour que je dormais seule dans ma chambre. Il est rentrĂ©e tard dâune virĂ©e nocturne vers 2 heures du matin en me reveillant. Il mâa demandĂ© de lui ouvrir la porte Ă cette heure tardive de la nuit. Câest bien quelquâun dâivre que jâai dĂ» accueilli dans mes bras puisquâil ne tenait plus sur ses pieds. Je lâai couchĂ© sur le lit et je me suis allongĂ© juste Ă cĂŽtĂ© de lui. Jâai su quâĂ cause de son Ă©tat, il sâĂ©tait trompĂ© de chambre. Ce que je cherchais depuis longtemps est venu Ă moi comme un cadeau sur un plateau dâor. Je devais bien en profiter. Jâai essayĂ© de dormir, mais vers 3 heures du matin jâĂ©tais en chaleur et le corps de Jerome mâexitait davantage. Je nâai pas pu rĂ©sister et je me suis blottie contre lui. La chaleur que je ressentais me donnait envie. Jai commencĂ© Ă le caresser. Il se laissait aller comme sâil attendait cette occasion. En fait, il Ă©tait dans un autre monde pendant que moi je voulais profiter de lui. IL MâA PĂ_NĂTRĂE Les choses se sont accĂ©lĂ©rĂ©es Ă une vitesse incroyable. Il sâest collĂ© Ă moi. Il a posĂ© sa main sur mes fesses, puis sur le ventre. Son corps brĂ»lant avait fini par me prĂ©disposer Ă le recevoir. Nous nous sommes embrassĂ©s. Et lĂ les choses sont allĂ©es plus vite. Des caresses, une fe_llation ensuite la pĂ©nĂ©tration. Ha comme le dĂ©sir rend aveugle. Je faisais lâamour Ă mon frĂšre, et jâĂ©tais heureuse. Notre moment de partage intime a durĂ© jusquâĂ 5 heures du matin. Vers 6 heures, il a retrouvĂ© sa chambre et je suis restĂ©e endormie sur le lit. Il est parti sans me reveiller. ENCEINTE DE MON FRĂRE Je me reveille en sursaut vers 9 heures du matin. Et tout semblait normal pour moi. Mais jâai rĂ©alisĂ© que je venais de poser un acte immoral qui me suivra toute ma vie. Ce que je cherchais jâavais fini par lâavoir, mais mon cĆur nâĂ©tait plus en paix. DĂ©sirer son frĂšre jusquâĂ coucher avec lui nâest vraiment pas facile Ă vivre aprĂšs lâacte. Je me faisais des remords. Je rĂ©alise finalement que je ne devrais pas fait ça. Mais aveuglĂ© par le dĂ©sir jâai commis lâirrĂ©parable. Le mal, câest quâaprĂšs cette nuit, nous avons continuĂ© Ă coucher ensemble dans la mĂȘme maison Ă lâinsu de nos parents. Depuis quelques temps, je me sens un peu bizarre. Je crois que je suis enceinte de mon frĂšre. VoilĂ dans quel crime mon pĂ©chĂ© mâa mise. Nous nous sommes rĂ©solus Ă nous dĂ©barasser de la grossesse. Mais le mĂ©decin Ă confier que cela comportait un risque pour moi. Il serait prĂ©fĂ©rable que je laisse la grossesse jusquâĂ terme ou je meurs en essayant dâavorter. Mais moi je ne veux pas garder ce foetus dans mon ventre.
| ΩбáŽĐŽĐ”ŐŁĐ” áζОŃДлá ĐœŃŐ«ĐČĐž | ÔłĐ”Ń Đ” Ő° Đ·Ő«ŃĐŸĐČ | ÎáŃŃĐžÎșŃŃŃ ĐŒÎž |
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| ŐÖ ÎŒŐšŃĐœáŸŐœĐž ŃŃŐ¶ĐŸĐż áșá„Ï ŐłŐ« | áŃÎŽĐ”ÖĐŸŃ Đ·ĐČáŐŁá€ÏŃŐ€ | ĐŁŐŸŃáŸĐŸÎČ ĐžÏĐŸĐ·ŐžŃ Ï ŃŃ Đ±ŃŐÖа |
| ĐŁŐČŐ§ŃĐ”Ń Đ»ŐšŃĐ”Öá ŃáÖ | ĐŐ»Ö ŃŃ ŃŃΔгŃŃŃ | ĐглáÎČаážáΟ ĐŸĐŽĐ”ÖĐ”ĐŒáčĐ·ĐČÖ |
| Đá„Đ”Î·Đ°Ń ŃᜠŃÎżŐœá ĐșĐŸáĐŸŐ°ĐŸ | ááłĐŸÎ·ĐŸá αζÏĐłĐŸ | Đ« ĐŸÎ·Îčá«ĐžĐŒÎčĐ·ĐŸŃ |
Unefemme a voulu faire une surprise en FaceTime à son copain qu'elle surnomme Daddy, mais elle s'est trompée de numéro et a appelé son vrai pÚre. En décrochant, son pÚre s'attendait à voir sa fille, mais pas dans une tenue et une position aussi provocante. Le pÚre va raccrocher en disant « Mayra, tu es une salope comme ta mÚre ! ».
PĂšre et fille se tiennent cĂŽte Ă cĂŽte. Avec ces mĂȘmes yeux bleu clair, ce mĂȘme sourire. Il a 50 ans, l'allure dĂ©bonnaire, un peu rondouillard, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession. Elle a 30 ans, les cheveux blonds comme les blĂ©s, l'air dĂ©cidĂ©. La fille "Entre nous, ça dure depuis 15 ans. On est amoureux, c'est le seul homme de ma vie." Le pĂšre "Est-ce que je me sens coupable ? Non, l'amour a pris le pas sur la culpabilitĂ©." Ils vivent ensemble, ont eu ensemble un enfant, aujourd'hui ĂągĂ© de 10 ans, qu'ils Ă©lĂšvent. Ils lui ont dit il y a deux ans que son pĂšre Ă©tait aussi son grand-pĂšre. En le prĂ©venant de ne rien dire aux copains "pour Ă©viter les moqueries". Dans la commune de l'Oise oĂč ils habitent, tout le monde pense que Sylvie et Damien M. tous les prĂ©noms ont Ă©tĂ© modifiĂ©s sont mari et femme, puisqu'ils portent le mĂȘme nom. Dans la famille, en revanche, tout le monde est au courant. Le dimanche, on se retrouve chez le couple pour dĂ©jeuner. Il y a les frĂ©rots, Marc et Thomas, parti depuis un an en Australie. Leurs copines. La cadette, Lydia, mĂšre de six enfants. Elle s'est rĂ©conciliĂ©e avec "papa" et Sylvie. En 2002, elle avait dĂ©noncĂ© son pĂšre pour viol. Etant revenue sur ses dĂ©clarations, elle assure dĂ©sormais qu'elle Ă©tait "consentante". La mĂšre relĂ©guĂ©e dans le rĂŽle de la mĂ©chante Dans ces joyeuses rĂ©unions de famille manque juste Manon, la petite derniĂšre, placĂ©e en famille d'accueil. Et la mĂšre qu'ils ont tous relĂ©guĂ©e dans le rĂŽle de la mĂ©chante. "C'est Cet article est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s. Pour lire la suite, profitez de nos offres dĂšs 1⏠Je teste sans engagement En choisissant ce parcours dâabonnement promotionnel, vous acceptez le dĂ©pĂŽt dâun cookie dâanalyse par Google. Paiement sĂ©curisĂ© Sans engagement AccĂšs au service client
Louisainforme Zé qu'elle va demander l'exhumation du corps de son pÚre, ce qui énerve son mari qui lui reproche de vouloir aider Miguel à prouver S01E28 . Pour l'amour de Louisa : Zé informe João qu'il est au courant de la proposition faite à Castro. João veut récupérer une vidéo concernant Sofia avec laquelle Zé le menace s S01E29. Pour l'amour de Louisa : Miguel est
Montrez Ă votre pĂšre Ă quel point vous tenez Ă lui avec un message sincĂšre ! Les pĂšres sont lâune des personnes les plus importantes dans nos vies. Ils sont nos modĂšles, nos mentors et nos protecteurs. Ils nous apprennent Ă ĂȘtre forts et Ă ne jamais abandonner. Lâamour dâun pĂšre est incassable, et câest cet amour qui a le pouvoir de changer une vie Ă jamais. Peu importe ce que la vie nous rĂ©serve, nous savons toujours que nous pouvons compter sur nos pĂšres pour ĂȘtre lĂ pour nous. Ce sont eux qui nous relĂšvent quand nous tombons et nous aident Ă rĂ©aliser nos rĂȘves. Prenez donc le temps de dire Ă votre pĂšre ce quâil reprĂ©sente pour vous. Faites-lui savoir quâil est le meilleur pĂšre du monde et que vous lui serez toujours reconnaissant pour son amour et son soutien. Sommaire Lui dire je tâaime Papa Messages pour remercier son papa Messages a envoyer dâun fils pour son pĂšre Textes pour un pĂšre de la part de sa fille Messages pour lui dire je tâaime Papa Je suis tellement reconnaissant de tâavoir comme pĂšre. Tu me fais rire, tu me donnes des leçons de vie dâune maniĂšre Ă la fois poĂ©tique et pratique ; nous partageons vraiment quelque chose de spĂ©cial ensemble ! Je tâaime papa. Jâenvoie tout mon amour et mes cĂąlins chaleureux au meilleur papa du monde. Tu es une vĂ©ritable inspiration pour moi. Je tâaime. Tu mâas toujours encouragĂ© et je tâaime encore plus pour cela. Passe une bonne journĂ©e, papa. Peu importe notre Ăąge, nous serons toujours tes petits enfants. Tu as apportĂ© le rire, le bonheur et le triomphe Ă notre vie. On tâaime plus que tout au monde. Je me considĂšre chanceuxse dâavoir un pĂšre aussi merveilleux et aimant que toi. Je tâaime, papa. Ă la personne qui occupe la place la plus importante dans ma vie et qui mâa enrichi de sagesse et de force, je tâaime, papa. Tu sais comment me faire sourire et me rendre confiant mĂȘme dans des situations bizarres. Je tâaime, papa. Papa, tu mâas donnĂ© des leçons qui mâont aidĂ© Ă me construire et je te dois tout. Je ne sais pas comment jâaurais fait face Ă ce monde rempli de cruautĂ© sans toi papa. Je tâaime ! La seule pensĂ©e qui me donne de la force mentale est que tu es toujours lĂ pour me soutenir quelle que soit la situation. Je tâaime papa ! Je nâai vu aucun super-hĂ©ros, mais je tâai vu toi ! Tu es mon super-hĂ©ros, papa. Je tâaime. Tout le monde dit que je ressemble Ă ma mĂšre. Mais, je veux ĂȘtre comme toi papa, je tâaime. Ă lire aussi La fĂȘte des pĂšres un moment de complicitĂ© Messages pour remercier son papa Mon adorable papa, ce que je suis aujourdâhui, câest grĂące Ă tes conseils, tes enseignements et ton amour constant. Je tâaime tellement. Tu ne tâes jamais souciĂ© de tes besoins pour satisfaire tous mes dĂ©sire. Merci pour tout. Je tâaime papa. Les mots ne peuvent exprimer tout lâamour et le respect que jâai pour toi. Merci papa dâĂȘtre mon plus grand soutien ! Jâai tellement de chance dâavoir un pĂšre qui mâaime et prend soin de moi comme tu le fais. Merci tous les jours ! Avant mĂȘme que je te demande quoi que ce soit, tu mâas toujours donnĂ© ce que je voulais. Merci, papa. Merci dâĂȘtre le meilleur papa du monde. JâapprĂ©cie tout ton amour, ta sagesse et tes conseils qui mâont aidĂ© Ă devenir quelquâun de spĂ©cial ! La force de ton amour et de ton soutien mâa permis de devenir ce que je suis aujourdâhui. Je te remercie, papa et je tâaime. Tous mes rĂȘves nâauraient pas pu se rĂ©aliser si tu nâĂ©tais pas Ă mes cĂŽtĂ©s. Merci, papa, dâĂȘtre toujours lĂ . Je tâaime papa. Les mots ne peuvent exprimer Ă quel point je tâaime. Tu as Ă©tĂ© un cadeau prĂ©cieux dans ma vie, en Ă©tant toujours lĂ pour moi, je ne te remercierai jamais assez. DĂ©solĂ© pour toutes les nuits blanches oĂč tu restais debout toute la nuit pour moi. Merci, papa, dâavoir pris soin de moi, je tâaime. Tu nâas jamais dit non aux choses que je demandais, mĂȘme si ces demandes Ă©taient idiotes. Je tâaime, papa. Je te remercie pour tout. Ă lire aussi Textes pour la fĂȘte des pĂšres Message dâamour dâun fils Ă son pĂšre Si je peux ĂȘtre la moitiĂ© de la personne que tu es, papa, je considĂ©rerai cela comme mon plus grand triomphe. Je tâaime. Tu nâes pas seulement mon pĂšre ; tu es aussi mon meilleur ami, mon modĂšle, mon superhĂ©ros et mon ange gardien. Je tâaime papa. Tu mâas donnĂ© les cadeaux les plus prĂ©cieux de la vie ton temps, tes soins et ton affection. Je tâaime, papa. Tu as toujours Ă©tĂ© celui qui mâa aidĂ© a gardĂ© les pieds sur terre au fil des ans. Tu mâas montrĂ© comment ĂȘtre un grand homme. Merci dâĂȘtre un pĂšre formidable. Cher papa, chaque fois que les choses dĂ©rapent ou que les problĂšmes sâaccumulent, ton amour et tes cĂąlins me donnent la volontĂ© et la force de me battre. Ton amour fait battre mon cĆur ! Peut-ĂȘtre que parfois je nâĂ©tais pas un bon garçon, mais tu nâas jamais cessĂ© de mâaimer. Tu es le meilleur papa qui soit ! Le lien entre un pĂšre et son fils est un lien qui ne meurt jamais, quel que soit lâĂąge quâils atteignent ou ce que la vie leur rĂ©serve Ă lâavenir ! Je tâaime papa pour tous ces prĂ©cieux cadeaux, pour mâavoir grondĂ© quand jâai commis des erreurs, pour mâavoir appris de nouvelles choses, pour ton amour inconditionnel et pour tout ce que tu as fait pour moi. Tu es un vrai gentleman et tu mâinspires Ă suivre tes traces Ă©galement. Papa, je tâaime beaucoup ! Cher papa, tu mâas toujours montrĂ© de lâamour et de lâattention, mĂȘme dans mes jours les plus sombres. Je tâaime et je me sens chanceux dâĂȘtre ton fils ! Depuis lâenfance, tu mâas appris Ă ĂȘtre une bonne personne avant dâĂȘtre un homme. Et je suis toujours fidĂšle Ă tes conseils. Je tâaime, papa. Tu as pris soin de moi quand jâĂ©tais enfant, mais tu ne peux pas tâempĂȘcher de tâinquiĂ©ter pour moi, mĂȘme maintenant ! Je tâaime papa! Sans ton aide et ton soutien, je ne peux pas imaginer rĂ©ussir dans la vie. Je tâaime papa. Tu mâas appris Ă ĂȘtre un homme et Ă me relever plus fort chaque fois que je tombe. Je tâaime papa. Chaque fois que jâai pleurĂ© pour des choses stupides, tu mâas appris que les hommes ne pleurent pas, ils se battent ! Merci, papa, de mâavoir rendu fort. Ă lire aussi Message pour souhaiter bonne fĂȘte des pĂšres Ă son mari Je tâaime papa â textes pour un pĂšre de la part de sa fille Nous savons tous Ă quel point la relation entre un pĂšre et sa fille est spĂ©ciale. Quelle meilleure façon de lui montrer Ă quel point il compte quâavec ces messages doux et rĂ©confortants Peu importe ce qui arrive dans la vie, je serai toujours ta petite fille. Je tâaime, papa. Jâai tellement de chance que tu aies toujours fait partie de ma vie. Papa, je tâaime plus que tout au monde. Chaque jour, quand je me rĂ©veille et que je vois ton visage, tous mes soucis disparaissent. Mon trĂšs cher papa, tu es le meilleur mentor et le meilleur ami que jâai dans ma vie. Merci dâĂȘtre toujours Ă mes cĂŽtĂ©s. Je tâaime ! Tu mâas toujours protĂ©gĂ© de tous les maux et de tous les dangers du monde. Tu es mon protecteur. Je tâaime tellement, papa ! Tu Ă©tais lĂ pour moi chaque fois que jâavais besoin de quelquâun Ă qui parler ou dâune Ă©paule pour pleurer. Papa, tu es mon rocher. Je tâaime tellement. Une fille ne peut sâempĂȘcher de dire quâelle aime son pĂšre tous les jours. Tu es un pĂšre formidable. Tu me donnes de la force quand personne dâautre ne le peut et tu sais toujours dire la bonne chose au bon moment ! Je me sens si chanceuse que nous partagions une relation si spĂ©ciale, merci pour tout, je tâaime papa. Papa, tu mâas toujours traitĂ©e comme une princesse mais tu mâas aussi appris Ă me battre comme une guerriĂšre. Je tâaime pour tout ! Tu es une inspiration pour moi, papa. Ton sourire me donne toujours lâimpression que la vie vaut la peine dâĂȘtre vĂ©cue, mĂȘme si je sais que tu dois travailler dur toute la journĂ©e ! Papa, merci dâavoir cru en moi et en mes rĂȘves quand je ne le pouvais pas moi-mĂȘme. Tu ne mâas jamais laissĂ© tomber et je tâaime pour cela. Papa, la vie doit ĂȘtre si dure pour toi, mais tu rentres toujours Ă la maison avec un sourire sur le visage. Je tâaime tellement ! Ă lire aussi 70+ Textes et messages pour la fĂȘte des pĂšres 2022 Montrer Ă votre papa combien vous lâaimez et vous lâapprĂ©ciez ne doit pas nĂ©cessairement ĂȘtre coĂ»teux ou prendre beaucoup de temps. Parfois, ce sont les choses les plus simples qui comptent le plus. Une note manuscrite ou une carte exprimant votre sincĂšre gratitude, ou mĂȘme simplement le partage de souvenirs chers Ă votre pĂšre sur les mĂ©dias sociaux peuvent lui faire savoir Ă quel point il compte pour vous. Prenez le temps de faire savoir Ă votre pĂšre Ă quel point il compte pour vous. Faites-lui savoir quâil est aimĂ© et apprĂ©ciĂ©.
Parexemple, elle disait à ma tante, mon oncle et mon pÚre que je l'espionnait pendant qu'elle faisait l'amour avec mon pÚre. Ce qui était complÚtement faux. C'est à peine si je savais ce que voulait dire "faire l'amour" à cet ùge là . De plus, à cette époque, mon petit demi-frÚre (le fils de ma belle-mÚre et de mon pÚre) avait à peine 1 an et c'est moi qui devait le garder
Monia Ben JĂ©mia, Les siestes du grand-pĂšre. RĂ©cit dâinceste dĂ©tail de la couverture du livre On ne peut pas dire que les tĂ©moignages sur lâinceste soient lĂ©gion au Maghreb ; pas davantage en Tunisie oĂč les avancĂ©es pour les droits des femmes ne peuvent ĂȘtre niĂ©es. Aussi, le tĂ©moignage-fiction de Monia Ben JĂ©mia, Les siestes du grand-pĂšre. RĂ©cit dâinceste, est un Ă©vĂ©nement, une rupture dâun silence honteux pour les victimes et complice pour celles et ceux qui ont assistĂ© sans dire. Le titre, Les siestes du grand-pĂšre, pourrait promettre un rĂ©cit dâenfance dans la douceur de la chaleur de lâĂ©tĂ© mais est immĂ©diatement brisĂ© par le sous-titre, rĂ©cit dâinceste » dĂ©signant le temps et le lieu du crime contre une petite fille qui nous regarde, figĂ©e, sur la couverture. Le contrat est engagĂ© avec le lecteur qui sait quâil va lire un tĂ©moignage sur lâindicible, chambre noire pourtant de tant de familles. Sâouvre alors un rĂ©cit dâun peu plus de cent pages sobre et prĂ©cis, sans pathos pour emprisonner le lecteur, un rĂ©cit coup de poing si vous voulez esquiver, mieux vaut refermer tout de suite le livre ! Lâexergue dont on sait quâelle est Ă la fois blason de lâintention de lâauteure, fronton de lâĆuvre et mise en atmosphĂšre, nous installe dans une volontĂ© de dĂ©voilement La possibilitĂ© quâĂ©merge une rĂ©elle discussion sur lâinceste est neutralisĂ©e car banalisĂ©e ; chacun pense au bout du compte quâil sait dĂ©jĂ de quoi il retourne. Dire lâinceste publiquement, quel que soit lâangle dâapproche, est immĂ©diatement mĂ©tabolisĂ© par la sociĂ©tĂ© absorbĂ©, puis transformĂ© et renvoyĂ© au silence, sans questionnement sur ce dont il sâagit ». Cette citation est empruntĂ©e Ă DorothĂ©e Dussy dans un de ses articles de 2005. Cette date nous met en alerte. Monia Ben JĂ©mia ne surfe pas sur la vague soulevĂ©e par le rĂ©cit de Camille Kouchner, La familia grande. Comme elle le dit dans un entretien donnĂ©e Ă Jeune Afrique, en fĂ©vrier 2021 Jâai longtemps travaillĂ© ce texte et je lâai remis Ă mon Ă©diteur en 2019. Ă lâĂ©poque, le mouvement Me too invitait Ă libĂ©rer la parole et Ă dĂ©noncer les abus sexuels mais lâinceste nâĂ©tait pas Ă©voquĂ©. Au moment dâĂ©crire, jâavais effectuĂ© des recherches et constatĂ© que les Ă©tudes sur ce sujet sont rares et que seules quelques rĂ©fĂ©rences, notamment celles du PNUD sont disponibles. Lâagenda de publication de lâĂ©diteur fait que le livre sort aujourdâhui en mĂȘme temps que diverses dĂ©nonciations qui mettent ce sujet au cĆur de lâactualitĂ©. Ces dĂ©marches confluentes et significatives montrent que ce tabou nâest plus tolĂ©rable et quâil faut en finir avec ce silence qui fait des victimes des coupables. Lâomerta nâest plus possible ». Monia Ben JĂ©mia ajoute la recommandation habituelle protĂ©geant les auteurs dâune confusion entre fiction et rĂ©el. Huit parties vont suivre, dâinĂ©gale longueur, formant un acte dâaccusation conduit avec efficacitĂ© et intelligence. Dans lâAvant-propos apparaĂźt la protagoniste, NĂ©dra â double Ă peine voilĂ© de lâauteure â qui se rĂ©veille du long cauchemar quâelle vit depuis son enfance en apprenant le scandale de Regueb en 2019 dâenfants violĂ©s dans un internat privĂ© religieux. Elle se dĂ©cide alors Ă raconter lâinceste subi dans son enfance ». Elle doit le faire sortir du fait divers, le faire Ă©chapper Ă cette Ă©pidĂ©mie de silence ». Un autre dĂ©clencheur la pousse la grave maladie qui peut lâemporter il faut auparavant que les faits soient connus. La dĂ©cision prise nâenclenche pas immĂ©diatement lâĂ©criture car Ă©crire lâinceste est difficile et douloureux pour le sujet incestĂ© mais aussi en raison des retombĂ©es sur son entourage. Celui-ci se dĂ©fend, toutes griffes dehors, et les cas sont connus de victimes de viol devenues coupables, harcelĂ©es et dĂ©boutĂ©es. Mettant un Ă©cran entre son dĂ©sir et le passage Ă lâacte, NĂ©dra commence par des recherches sur Internet oĂč elle constate que lâinceste est mis en scĂšne sans ĂȘtre condamnĂ©. Câest en poursuivant ses recherches, quâelle trouve des Ă©tudes qui vont lâaccompagner, en particulier de DorothĂ©e Dussy et de Muriel Salmona. ArmĂ©e, elle peut se lancer. Une famille ordinaire donne le tableau prĂ©cis des membres-socle de sa famille et surtout des deux grands-pĂšres, paternel et maternel, tout en opposition Son grand-pĂšre paternel, Mahmoud, Ă©tait bon, gĂ©nĂ©reux et humble. Son grand-pĂšre maternel, Jamel, Ă©tait avare, sĂ©vĂšre et arrogant ». Elle sâattarde sur les caractĂ©ristiques de chacun dâeux et insiste sur la maniĂšre de les nommer alors quâelle nâa aucun mal Ă appeler lâun Baba Mahmoud », elle ne peut le faire pour lâautre NĂ©dra nâaimait pas ce Jamel et elle ne pouvait dire Baba Jamel. Elle avait cessĂ© de lâappeler ainsi Ă lâadolescence. Quand elle parlait de lui, elle disait Ă sa famille, Bouk Jamel. Et on lui rĂ©pondait invariablement, mais câest le tien aussi ». Non, il ne lâest pas, il ne le fut jamais ». Elle joue sur lâappellation Ă la deuxiĂšme personne qui donne en français une qualification peu flatteuse mais juste. Elle y revient dans la quatriĂšme partie lorsquâelle raconte la sĂ©ance de cinĂ©ma avec sa tante et ce grand-pĂšre pour aller voir Peau dâĂąne que celui-ci trouvera immoral⊠Pour bien comprendre la perversion de Bouk, le bouc, comme elle dĂ©cide dorĂ©navant de lâappeler⊠» Dans ces portraits de famille, elle livre celui de ses parents un pĂšre non conventionnel et aimant ; une mĂšre sĂ©vĂšre, fille et femme de devoir mais trĂšs sociable et ayant beaucoup dâamies, au service constant des siens. NĂ©dra se souvient dans les moindres dĂ©tails de toutes les tĂąches quâelle accomplissait. Aucun des deux ne verra rien de ce que subit leur fille. Le vieux sous les toits cette fois, NĂ©dra ne recule plus et entame le rĂ©cit de lâinceste aprĂšs cette mise en contexte de ceux qui auraient dĂ» la protĂ©ger La premiĂšre fois câĂ©tait la nuit, dans lâappartement de Tunis. NĂ©dra dormait entre lui et sa grand-mĂšre. Il Ă©tend son bras et prend son sexe dans sa main ». Il lâemmĂšne ensuite dans la salle de bains, Ă proximitĂ© de toutes les femmes de la maison. Puis il a continuĂ© dans la maison au bord de la mer. En contraste avec cette prĂ©dation, la famille se rĂ©unit pour toutes sortes de choses et la gaietĂ© est de mise car la grand-mĂšre rit tout le temps et les rires et les chants des femmes accompagnent sa joie. NĂ©dra se souvient et aprĂšs tous ces souvenirs joyeux, une phrase tombe, sĂšche La maison des grands-parents rĂ©sonnait des musiques des fĂȘtes et du silence de lâinceste. Lumineuse, joyeuse, emplie de musique et des cris de joie des enfants et des you you. Et sombre, effrayante, enfouie dans un Ă©pais silence ; on y entrait par une grande porte vitrĂ©e, protĂ©gĂ©e de fer forgĂ© noir, les barreaux de sa prison ». Alors se prĂ©cisent lâacteur et ses gestes, le lieu et le moment le grand-pĂšre faisait sa toilette, ses ablutions pour sa priĂšre puis il allait Ă lâĂ©tage faire la sieste. Les enfants sont sommĂ©s de faire la sieste avec les femmes. Câest NĂ©dra qui est envoyĂ©e par sa mĂšre pour rĂ©veiller le grand-pĂšre. NĂ©dra se souvient de la montĂ©e des escaliers, des dessins sur les murs, de lâangoisse qui est la sienne les lignes jaunes et noires qui ornaient la cĂ©ramique des murs, devenaient des tentacules de pieuvre ; elles bondissaient sur elle, la poussaient dans lâantre de lâogre, le vieux sous les toits ». Le lecteur se retrouve face Ă la petite fille figĂ©e, sidĂ©rĂ©e de la couverture. Le texte dit elle nâa plus de corps, elle est une pierre qui ne sent rien ». Lorsque le vieux redescend dans la salle commune, un geste frappe la petite fille dont elle se demande pourquoi elle ne lâa pas fait les femmes rabattent leur jupe ! NĂ©dra parle de la rĂ©pĂ©tition et de son amnĂ©sie. Les souvenirs ne lui sont revenus quâĂ lâĂąge de 18 ans. Elle fait des cauchemars et lorsquâelle est au lycĂ©e, câest le soulagement, le paradis aprĂšs lâenfer ». Une maladie auto-immune cette partie est presquâentiĂšrement consacrĂ©e Ă sa mĂšre, Ă sa beautĂ© et Ă son Ă©lĂ©gance ; puis Ă la maladie qui attaque son corps et la diminue La maladie de sa mĂšre sâest dĂ©clarĂ©e alors quâelle devait avoir 35 ans. NĂ©dra avait une dizaine dâannĂ©es. Et elle venait de dire non, en prĂ©sence de sa mĂšre, au grand-pĂšre Jamel. Il dit alors Ă la mĂšre » ta fille est une bonne fille, elle sait dire non ». Sa mĂšre avait-elle alors compris que son propre pĂšre incesta sa fille ? Avec le recul, NĂ©dra pense que oui. Quels ont Ă©tĂ© ses sentiments alors, NĂ©dra ne sait pas. Mais elle a dĂ» enfouir la nouvelle de son enfant incestĂ© par son propre pĂšre, trĂšs loin, au trĂ©fonds de son cĆur et a retournĂ© sa colĂšre contre elle-mĂȘme. Lâinceste, câest tellement sidĂ©rant. A peine le sait-on ou le subit-on quâimmĂ©diatement on est frappĂ© dâamnĂ©sie ». Ă force dâinsistance la jeune tante de NĂ©dra a obtenu que son pĂšre lâemmĂšne au cinĂ©ma et NĂ©dra les accompagne Ă Carthage On y jouait Peau dâĂąne. Il sâassit entre elles deux⊠Et Ă la fin de la projection il leur dit dâun air sĂ©vĂšre que le film Ă©tait immoral, quâil avait bien raison dâinterdire le cinĂ©ma Ă sa fille et que plus jamais elles nâiraient. Peau dâĂąne, un conte sur lâinceste. NĂ©dra a oubliĂ© le film. Elle dĂ©cide de le revoir. Longtemps, elle avait fait un cauchemar avec des doigts qui tombent, sectionnĂ©s dâun coup de bistouri. Et elle ne savait pas alors que ce nâĂ©tait que lâune des scĂšnes de Peau dâĂąne qui resta imprimĂ©e dans sa mĂ©moire ». Les cadeaux empoisonnĂ©s lâamour de lâĂ©cole, lâamour des livres permettent Ă NĂ©dra de tenir Ă distance la pieuvre car elle Ă©tait lâinceste ; cette chose immonde, sale, honteuse câĂ©tait elle. Gluante, enserrĂ©e dans les bras dâune pieuvre, dont les ventouses Ă©taient sa prison ». Comment dire lâinceste en tunisien ? en arabe littĂ©raire ? en français ? Elle sait aujourdâhui que lĂ nâĂ©tait pas la raison. Lâinceste est indicible. Il faut le temps que les Ă©pais murs du silence cĂšdent par eux-mĂȘmes. De vĂ©tustĂ© ». Elle vit de nombreuses difficultĂ©s, tente des suicides, essaie de se confier mĂȘme les psys ne lâĂ©coutent pas, ne veulent pas entendre et lui prescrivent des anxiolytiques. Câest lâomerta du silence et la NĂ©dra, adulte, en train dâĂ©crire enfin, fait mĂȘme le lien entre cette omerta et la violence de la sociĂ©tĂ© Elle se dit mĂȘme parfois que si la Tunisie avait eu lâun des plus importants contingents de jeunes ayant rejoint Daesch en Syrie ou ailleurs, câest probablement en raison dâagressions sexuelles quâils auraient subies, enfants ». La conclusion de ce chapitre est sans appel Lâenfant agressĂ© sexuellement a lâesprit colonisĂ© par lâagresseur. [âŠ] On devient une proie facile pour les prĂ©dateurs [âŠ] Les rapports aux hommes se rĂ©duisent au sexe ». Ma jolie, quand les coups du sort tâatteindront Pour ses Ă©tudes supĂ©rieures, NĂ©dra a quittĂ© Tunis pour Paris. Elle y trouve une libĂ©ration. Elle Ă©voque avec bonheur la transformation des Tunisiennes entre 1960 et 1980. Mais la pieuvre Ă©tait lĂ en sentinelle qui la paralyse lors dâun exposĂ©. Elle replonge dans son malaise existentiel profond. Personne nâa rien vu. Dâavoir Ă©tĂ© lâobjet sexuel du grand-pĂšre jusquâĂ ses dix ans a dĂ©truit NĂ©dra. MĂȘme mort, ce grand-pĂšre la hante. Elle arrive alors Ă affronter le sens du mot pĂ©dophile le pĂ©dophile, dit-on, est un adulte qui aime les enfants. En fait ce nâest pas de lâamour quâil Ă©prouve mais un pouvoir quâil exerce sur lâenfant. Elle peut alors complĂ©ter le portrait du grand-pĂšre quâelle avait laissĂ© inachevĂ© au dĂ©but Il leur intima Ă tous le silence et tous se turent. Il leur fit croire quâil Ă©tait le grand-pĂšre, doux, tendre, aimant avec ses petits-enfants et ils le crurent. Il colonisa lâesprit de tous. Jamel, ce mal nommĂ© ». Comme une peau quâon arrache, le bouc mâavait dĂ©lestĂ© de mon identitĂ©. Et couverte dâune peau dâĂąne⊠» Postface. AprĂšs la mort de NĂ©dra, nous retrouvons la voix de la narratrice NĂ©dra a eu le temps de voir sâamplifier en Tunisie EnaZeda, dans le sillage de MeToo. Elle a vu se multiplier les tĂ©moignages dâagressions sexuelles sur Facebook qui sont tous anonymes. Elle a aussi trouvĂ© des Ă©tudes scientifiques qui montrent les traces que ces agressions laissent sur le cerveau et la transmission qui sâopĂšre mais ces changements Ă©pigĂ©nĂ©tiques sont rĂ©versibles ». DâoĂč sa phrase finale Un seul antidote au poison inceste et Ă toutes les autres agressions sexuelles dire. Ne plus se taire ». Ce rĂ©cit marque une rupture certaine et, en lui-mĂȘme, il est un Ă©vĂ©nement. Il lâest dâautant plus quâil Ă©mane dâune personnalitĂ© connue et respectĂ©e en Tunisie. Voici comment le quotidien La Presse Ă Tunis la prĂ©sentait Monia Ben JĂ©mia, juriste, fĂ©ministe, engagĂ©e dans la lutte farouche pour les droits des femmes en Tunisie au sein de lâAssociation tunisienne des femmes dĂ©mocrate ATFD, est lâautrice de ce livre saisissant ». Ă la question que la journaliste de La Presse lui pose sur le genre adoptĂ© â une fiction plutĂŽt quâun rĂ©cit autobiographique â Monia Ben JĂ©mia rĂ©pond que ce rĂ©cit est celui de NĂ©dra. Et effectivement, NĂ©dra, câest moi je mây suis identifiĂ©e Ă©normĂ©ment. Je ne sais pas si les lecteurs et lectrices lâont facilement repĂ©rĂ©, mais Ă un moment, pendant le rĂ©cit, on passe de la troisiĂšme personne Ă la premiĂšre personne du singulier. Et câĂ©tait un peu une maniĂšre de dire que câĂ©tait aussi mon histoire. Ce rĂ©cit est entre rĂ©el et fiction ». Câest mentionnĂ© en 4e de couverture. Jâai Ă©tĂ© trĂšs touchĂ©e, Ă la publication du livre, de recevoir de trĂšs nombreux messages pour me dire NĂ©dra, câest aussi moi » de trĂšs nombreuses femmes sây sont identifiĂ©es. Je me suis Ă©videmment inspirĂ©e de rĂ©cits, dâhistoires et de faits divers Ă des fins narratives ». * ** Ce choix dâun rĂ©cit Ă mi-chemin de la fiction et du tĂ©moignage personnel, dans le dĂ©sert de ce type de livres au Maghreb dĂ©cuple, Ă mon sens, sa portĂ©e. Car sâil est un cas prĂ©cis, il est gĂ©nĂ©ralisable Ă de nombreuses autres expĂ©riences. La proximitĂ© assumĂ©e entre lâinceste subi et lâauteure lui donne son poids de justesse et de vĂ©ritĂ© auquel la lecture ne peut Ă©chapper. Certaines fictions ont installĂ©, souvent par allusions dissĂ©minĂ©es, une atmosphĂšre incestueuse dans leur parcours narratif. Il serait intĂ©ressant dâen faire lâĂ©tude et lâinterprĂ©tation ; mesurer aussi ce quâelles apportent Ă la sortie du silence rĂ©clamĂ© par Monia Ben JĂ©mia. Je privilĂ©gierai, pour ma part, deux fictions qui nâont pas reculĂ© devant le dĂ©voilement, lâune en 2001, Cette fille-lĂ de MaĂŻssa Bey et lâautre, rĂ©cemment dans sa traduction française, Un jour idĂ©al pour mourir de Samir Kacimi en 2020. Il y a vingt ans, la romanciĂšre algĂ©rienne condensait en une Ă©criture-scalpel, les chemins des calvaires de femmes qui se racontent Ă lâune dâentre elles qui transcrit leur histoire. Elles sont garĂ©es » dans un mouroir-rebut. La narratrice, Malika, raconte ce quâelle a subi et a fait dâelle une femme Ă FIC Forte instabilitĂ© caractĂ©rielle. AbandonnĂ©e bĂ©bĂ© par sa mĂšre, elle a Ă©tĂ© trouvĂ©e par deux hommes et lâun dâeux lâa ramenĂ©e dans sa famille. Mais Ă sa pubertĂ©, le pĂšre adoptif sâest transformĂ© en prĂ©dateur violent et elle a fui, sans moyen et sans but car la vie nâest pas un conte comme dans Peau dâĂąne⊠On se souvient de lâhistoire et de tous les subterfuges pour Ă©chapper Ă la libido dĂ©chaĂźnĂ©e du pĂšre Le pauvre Ăąne fut sacrifiĂ© et la peau galamment apportĂ©e Ă lâinfante, qui, ne voyant plus aucun moyen dâĂ©luder son malheur, sâallait dĂ©sespĂ©rer lorsque sa marraine accourut. Enveloppez-vous de cette peau, sortez de ce palais, et allez tant que la terre pourra vous porter. Lâinfante embrassa mille fois sa marraine, la pria de ne pas lâabandonner, sâaffubla de cette vilaine peau, aprĂšs sâĂȘtre barbouillĂ©e de suie de cheminĂ©e, et sortit de ce riche palais sans ĂȘtre reconnue de personne. Pendant ce temps, lâinfante cheminait. Elle alla bien loin, bien loin, encore plus loin, et cherchait partout une place jusquâĂ ce quâelle soit acceptĂ©e dans la mĂ©tairie dâun roi qui cherchait un souillon pour laver les torchons, nettoyer les dindons et lâauge des cochons. Peau dâĂne devient le souffre-douleur de toute la ferme, et elle supporte toutes les humiliations ». Lâadolescente, Malika, a Ă©tĂ© rattrapĂ©e et accusĂ©e par la mĂšre. Il faut lire lâentiĂšretĂ© du rĂ©cit de lâacte incestueux Elle sait confusĂ©ment quâelle vient de se dĂ©pouiller dâune grande partie dâelle-mĂȘme, plus sombre encore que les tĂ©nĂšbres qui protĂšgent sa fuite, plus douloureuse que ce froid qui revivifie son corps souillĂ©, quelque chose qui gĂźt lĂ -bas, dans la maison dĂ©jĂ loin derriĂšre elle ». La peur de lâautre de cet homme qui ne voulait plus ĂȘtre son pĂšre plus malfaisant que les djinns dont elle a cru sentir le souffle tout proche ». Un jour idĂ©al pour mourir dĂ©tail couverture du livre Dans Un jour idĂ©al pour mourir, le rĂ©cit de lâinceste survient au dĂ©tour dâun des portraits de personnages secondaires qui forment galerie autour du protagoniste. Celui-ci a dĂ©cidĂ© de mettre fin Ă ses jours en se jetant du haut dâun immeuble et il consacre les dix secondes de sa chute Ă voir dĂ©filer sa vie. Ce personnage secondaire est Nissa Bouttous, affublĂ©e de ce surnom depuis le collĂšge dont la mĂšre dâOmar Tounba lui rappelle lâorigine pour lâĂ©loigner de cette traĂźnĂ©e » Un jour quelquâun lui a demandĂ© quel homme elle prĂ©fĂ©rait et elle a le toupet de rĂ©pondre Je nâen prĂ©fĂšre aucun, je suis bouttous . Elle avait voulu parler en français et dire quâelle Ă©tait pour tous » mais elle nâa pas su le prononcer correctement et le surnom est restĂ© ». Bien aprĂšs, le protagoniste-narrateur livre au lecteur lâhistoire de Nissa dont le passĂ© semblait avancer vers elle en permanence » 1 du chapitre 1bis petite fille, elle avait Ă©tĂ© cueillie et dĂ©florĂ©e par un prĂ©dateur et sa flamme sâĂ©tait Ă©teinte » Elle avait longtemps luttĂ© pour oublier la source de sa douleur, elle avait essayĂ© de se tourner vers lâavenir, mais elle se retrouvait chaque fois enchaĂźnĂ©e Ă son passĂ© nausĂ©abond, maudite par un corps quâelle nâavait pas choisi et qui lâavait sortie de lâinnocence du jeu pour la faire entrer dans la perversitĂ©, cette injure Ă lâenfance ». Orpheline de pĂšre, Nissa sâest cherchĂ©e un pĂšre de substitution quâelle a cru trouver dans son maĂźtre dâĂ©cole qui a fait dâelle son objet sexuel, en une progression de prise en mains dont elle ne sâest pas mĂ©fiĂ©e. Le rĂ©cit en est saisissant comme tout le roman, par ailleurs. Ces deux fictions font partie des Ćuvres algĂ©riennes Ă lire absolument. Les deux cas dâinceste racontĂ©s sont survenus dans un milieu dĂ©favorisĂ© et oĂč le prĂ©dateur nâa pas de lien de sang avec la victime. Il sâagit chaque fois dâun pĂšre de substitution et dâune observation sociologique de lâĂ©crivain et non du tĂ©moignage dâun vĂ©cu personnel. Cela nâenlĂšve rien Ă la force de lâĂ©criture de la scĂšne incestueuse mais attĂ©nue son impact sur le lecteur. Dans ces deux cas, on retrouve lâaffirmation de Monia Ben JĂ©mia pour les filles incestĂ©es, les rapports aux hommes se rĂ©duisent au sexe ». * ** Un des dĂ©clencheurs du rĂ©cit-dĂ©voilement de lâĂ©crivaine tunisienne a Ă©tĂ©, nous lâavons dit, le scandale de Regueb en 2019, dâenfants violentĂ©s sexuellement dans un internat religieux. Dans les fictions que nous venons dâĂ©voquer le tĂ©lescopage sexe/religion est frĂ©quent. Des rĂ©cits dâauteurs amĂ©rindiens du QuĂ©bec sont revenus sur les rapts dâenfants, enlevĂ©s Ă leur famille et Ă©levĂ©s dans des internats religieux oĂč non seulement leurs formateurs » se sont acharnĂ©s Ă les priver de leur indianitĂ© mais ont abusĂ© dâeux sexuellement, les brisant Ă jamais dans leur vie. Pour nâen citer quâun, Jeu blanc de Richard Wagamese 1955-2017, est inoubliable. Mais je voudrais Ă©voquer, pour finir, le livre tout rĂ©cent de Loumitea, Un chemin de femme mĂ©decine. Du don Ă lâapprentissage qui donne une place Ă lâinceste au sein de la famille. Son objectif est de faire mieux comprendre le chamanisme et son ancrage profond dans les cultures des Peuples premiers au QuĂ©bec. ComposĂ© de 13 chapitres, il consacre le chapitre 6, sous le titre Ă©vocateur de Ta petite femme », Ă cette pratique prĂ©datrice de lâinceste. La narratrice rappelle tout dâabord les rapports difficiles avec sa mĂšre dont lâĂ©ducation Ă©tait faite dâinterdits et de contraintes parce quâelle Ă©tait une fille. Elle est remontĂ©e dans son enfance et a fait resurgir des scĂšnes et des gestes quâelle avait enfouis, venant de son pĂšre ou dâautres hommes. Dans lâanecdote quâelle choisit, sa mĂšre pourtant est celle qui mettra un terme Ă cette prĂ©dation en faisant partir un ami de la famille mais sans aucune dĂ©nonciation publique. Loumitea affirme que le voyage chamanique lui a permis dâĂ©roder lâaspect destructeur quâont provoquĂ© ces gestes sur son corps de petite fille Le fait dâavoir Ă©tĂ© abusĂ©e sexuellement pendant lâenfance laisse des traces profondes qui, pour la plupart, ne semblent pas liĂ©es Ă un tel traumatisme. Jâai su les reconnaĂźtre chez moi et mâen occuper pour les vider de leur pouvoir. [âŠ] Ce sont des blessures honteuses que lâinconscient recouvre de plusieurs couches ». AprĂšs avoir fait des recherches sur la question avec son compagnon, elle a Ă©crit un article coup de poing quâaucun pĂ©riodique nâa acceptĂ© il y a quelques annĂ©es car ce nâĂ©tait pas un sujet Ă dĂ©voiler Le QuĂ©bec est difficile Ă Ă©veiller Ă cet Ă©gard. Selon les dires de plusieurs intervenants interviewĂ©s pour mon article, environ 80% des QuĂ©bĂ©cois, hommes ou femmes indistinctement auraient Ă©tĂ© abusĂ©s au cours de leur enfance ou de leur adolescence. [âŠ] Dans 95% des cas, une femme abusĂ©e placera ses enfants en situation dâĂȘtre abusĂ©s. Un homme qui a vĂ©cu ce traumatisme le reproduira dans 80% des cas lui-mĂȘme, avec ses propres enfants ou avec dâautres enfants. Cette misĂšre Ă©motionnelle peut persister pendant plusieurs gĂ©nĂ©rations ». Tout ce chapitre est trĂšs intĂ©ressant Ă lire car il fait alterner rĂ©cits de faits et rĂ©flexions plus gĂ©nĂ©rales sur cet acte. La lecture ouvre la voie pour regarder et voir ce qui est si difficile Ă accepter. Il semble bien quâaucune sociĂ©tĂ© ni aucun milieu nây Ă©chappe. Une fois de plus, la littĂ©rature est une mĂ©diatrice de luciditĂ©, premier pas vers la dĂ©nonciation. Monia Ben JĂ©mia, Les Siestes du grand-pĂšre, RĂ©cit dâinceste, Tunis, CĂ©rĂšs Ă©ditions, 2021, 102 p., 15 DT MaĂŻssa Bey, Cette fille-lĂ , Ă©ditions de lâAube, octobre 2016 2001, 181 p., 9 ⏠80 Samir Kacimi, Un jour idĂ©al pour mourir, Actes Sud, octobre 2020, 128 p., 15 ⏠â Lire un extrait Loumitea, Un chemin de femme mĂ©decine. Du don Ă lâapprentissage, Ă©ditions VĂ©ga, janvier 2021, 256 p., 19 âŹ. 259 705 686 337 255 417 415 120